Rue Lhomond

            

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Après avoir d'abord occupé le collège d'Arras et de Tournai, puis la rue des Boulangers, le "Séminaire Anglais" était situé ici. C'est Louis XIV en février 1684 qui accorda des lettres-patentes autorisant l'établissement d'une communauté d'ecclésiastiques séculiers anglais rue des Postes.


En septembre de l'année suivante,  "le plus beau, le plus avenant et le plus habile des prélats du royaume" selon Sainte-Beuve, Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris aux moeurs très libres (il était réputé être très lié à Madame de Bretonvilliers, au point que celle-ci était surnommée "La Cathédrale" !), donna son consentement à l'établissement des religieux qui s'installèrent sous l'autorité du père John Betham et le patronage de Saint-Grégoire. La maison fut supprimée à la Révolution en 1790.

Hôtel de Sainte-Aure

C'est l'emplacement de l'Hôtel de Sainte-Aure.

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De 1814 à 1822, ce bâtiment de la Congrégation du Saint-Esprit, fut occupé par le "Pensionnat Normal" qui avait été fondé par Napoléon pour "former à l'art d'enseigner les lettres et les sciences". L'institution prenait la suite de l'Ecole Normale, créée en 1794 et refondée sous l'Empire en 1808, supprimée en 1822, avant de renaître en 1826.

L'Abbé Lemire (1853-1928), maire de Hazebrouck et député du Nord jusqu'à sa mort en 1928 avait ici son domicile parisien sur lequel sa gouvernante alsacienne, Caroline Vincent, exerçait un empire quasi-absolu.

Jusqu'à son expropriation en 1931, l'appartement sert à la fois de domicile et de siège pour la "Société des Jardins ouvriers de Paris et banlieue", créée par l'Abbé qui présidait déjà la "Ligue française du coin de terre et du foyer" formée en 1897. L'Abbé qui, dans sa profession de foi de député le 10 avril 1893, avait indiqué : "Ce que je veux, c'est que pour tout ouvrier, la maison de famille et le jardinet qu'il a acquis par son travail, soient insaisissables, exempts d'impôt et de frais de succession".

Cet immeuble fait partie de l'ensemble d'habitation des "Résidences du Panthéon", dont l'entrée principale est au 33 de la rue, numéro auquel une page spécifique est dédiée, accessible directement en cliquant sur le bouton

Résidence du Panthéon

▶ A partir de 1922, la maison abrite la "Société des Soeurs Missionnaires du Saint-Esprit", dont la Lorraine Eugénie Caps, Soeur Eugénie, fut en grande partie l'inspiratrice. "Les efforts des missionnaires ne produiront jamais de fruits suffisants, s'ils ne sont pas aidés par des femmes apôtres, qui seules peuvent s'approcher librement des femmes. Puis peu à peu on a la famille, et, par la famille la société", ainsi le Cardinal Lavigerie, fondateur de la "Société des missionnaires d'Afrique" (les Pères blancs) définissait-il le rôle dévolu aux soeurs.

A ce numéro et avec le 28 (Entrée de la Chapelle que l'on doit à l'architecte Chalgrin), s'élèvent ici les bâtiments de la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint Coeur de Marie (Spiritains).

Pendant plus de 150 ans, les Spiritains furent en charge du "Séminaire Français de Rome", fondé en 1853 par le Père Louis-Marie Banazer de Lannurien, érigé en Séminaire pontifical en 1902.  Le Père Le Floch, qui en fut le Recteur de 1904 à 1927, a laissé une empreinte forte. "Ce n’est pas un homme de gauche, il est homme de tradition et de progrès. Il est aussi bon patriote"  disait de lui son Evêque, Mgr Fluzet, alors qu’il était encore Supérieur du collège spiritain de Beauvais. Arrivé à Rome, il mit une dizaine d’années à reconstruire le Séminaire dont "le respect de la règle était flottant", régla la question financière et s’attacha avec succès à faire venir des élèves (d'une centaine en 1904, jusqu’à 200 après 1919). Parmi ces élèves on compta les futurs Mgr Lefèvre et son indéfectible ami, l'abbé Berto, son "âme théologique" comme le décrivit Henri Tincq. Le Père Le Floch avait une situation de premier plan à Rome, consulteur du Saint Office, ce qui n’était pas sans déplaire à certains hiérarques français de l’Eglise comme le cardinal Amette et quelques Sulpiciens. S’ensuivit une cabale orchestrée par cette fraction du clergé et l’appui du gouvernement. La condamnation par Pie XI en 1926 de l’Action française, dont le Père Le Floch était intellectuellement proche, servit de prétexte à son départ.

Tant l'histoire que l'activité de la Congrégation sont abondamment documentées et point n'est besoin de s'étendre sauf sur deux points précis que le politiquement correct à l'oeuvre de nos jours a fait considérablement occulter.

/1/ Pendant très longtemps, en fait jusqu'après la seconde guerre mondiale, les Spiritains étaient connus comme la "Mission des colonies Françaises" et, d'ailleurs, depuis 1816, le Séminaire du Saint-Esprit était chargé de "fournir le clergé à toutes les colonies Françaises". Le mot est évidemment banni aujourd'hui, d'autant plus si, malheureusement, on étudie l'histoire du XIXe siècle au prisme des idées à la mode prédominantes au XXIe siècle.

/2/ En second lieu, la Congrégation a eu à sa tête, élu comme Supérieur Général, de 1962 jusqu'à sa démission en 1968, une personnalité très largement connue en dehors du monde des Spiritains. Il s'agit de Monseigneur Marcel Lefebvre qui passa, quand même, plus de trente ans au sein de cette Congrégation, tant en mission aux colonies, comme cela s'appelait alors, qu'à la tête de la Congrégation. C'est sous le Supériorat de Mgr Lefebvre que le chapitre général vota le transfert de la maison généralice à Rome, la maison de la rue Lhomond devenant le siège de la "Province de France autonome".

Le pape pie XII et Mgr Lefebvre à Dakar vers 1947-1948

Tradidi quod et acepi

Saint Paul

Cet immeuble fait partie de l'ensemble d'habitation des "Résidences du Panthéon", dont l'entrée principale est au 33 de la rue, numéro auquel une page spécifique est dédiée qui est accessible directement en cliquant sur le bouton.

Résidence du Panthéon

En 1907, les Bénédictines du Saint-Sacrement donnent en location cette maison à Charles et Nancy Beaudoin, ils habitaient à l'étage et les ateliers de l'entreprise d'outils et d'instruments de précision étaient au rez-de-chaussée. Le succès de la société rend les locaux trop exigus, c'est en face au 34 que l'aventure de l'Entreprise Charles Beaudouin se développera, tout en gardant des ateliers dans les locaux jusqu'en 1970.

Annuaire du commerce Didot Bottin 1928

On aperçoit au fond le volant du "poussif", moteur à gaz pauvre. Les 2 appareils situés au premier plan ne sont pas reconnus, probabement des machines à diviser ou à polir.

(1) 1903, rue Blainville (2) 1907, rue Lhomond

(3) 1932, 1 & 3 rue Rataud

Du 26 au 31

Il s'agit d'une congrégation toujours très vivante et dynamique, dont le Supérieur Général à Rome est le Père Irlandais Fogarty depuis 2012 ; elle est née de la "fusion" du Séminaire du Saint-Esprit fondé en mai 1703 par Claude-François Poullart des Places et de la Congrégation du Saint Coeur de Marie fondée en 1841 par François Liebermann, juif et fils du rabbin de Saverne, converti au catholicisme - comme répondait Mgr Lustiger à son ami Roland Dumas "Tout juif converti est un juif accompli" !

Au fil des ans, les Spiritains ne purent plus mobiliser assez de prêtres pour poursuivre la tenue du Séminaire, en 2009, la charge de cette oeuvre fut confiée à la "Conférence des Evêques de France".

Les 3 implatations successives de l'entreprise :