Rue Lhomond

            

              Instrumentum laboris

/1/ NON

Juliette Drouet a-t-elle été éduquée au sein du Monastère des Bénédictines du Saint Sacrement ?

Le propos n’est pas ici de dresser une biographie de celle qui fut la maîtresse de Victor Hugo jusqu’à ce que la mort les sépare, mais de contribuer à  lever le voile sur la question de sa scolarité dans les lieux objet de ce site.


Il existe au moins deux versions contradictoires au sujet de l’éducation de Juliette Drouet.

Le site juliettedrouet.org mis en ligne par le "Centre d'études et de recherches éditer/interpréter" (CEREDI) de l'Université de Rouen sous la responsabilité du Professeur Florence Naugrette indique dans sa page de "Repères biographiques" :

A l'époque, comme on peut le voir sur le plan, le "couvent Saint-Michel" occupait les 38-40 rue des Postes (Lhomond) et la question que l'on peut se poser concerne les "dames de Sainte-Madeleine" (les "Madelonnettes") dont

(i) on ne trouve pas trace dans ses lieux, et,

(ii) étaient dédiées à l'accueil et au soutien des "filles de mauvaise vie" et non pas à la scolarité des enfants

     (Juliette Drouet avait alors 10 ans).

La seconde version est celle qui prétend que l'oncle René-Henry Drouet ayant accueilli Juliette à Paris avait une soeur et une cousine religieuses Bénédictines (Mère Sainte-Mechtilde et Mère des Anges) au couvent de la rue Tournefort et qu'il leur confia Juliette pour qu'elle reçoive une bonne éducation.


Selon Victor Hugo au moment de ses recherches pour le couvent des Misérables, il y avait bien une Mère Sainte-Mechtilde (Mademoiselle Garçon) et une Mère des Anges (Mademoiselle Dieudé(*). Ultérieurement dans le second manuscrit (voir article A. Le Breton in "Revue des Deux Mondes" de juillet 1925), il donna des noms différents : Mademoiselle Gauvain pour Mère Sainte-Mechtilde et Mademoiselle Drouet pour Mère des Anges.

/2/ OUI

Gauvain est le nom de naissance de Juliette, Renée-Françoise, Gauvain est le nom de sa soeur aînée qui se mariera en 1840 avec Louis Koch et Thérèse celui de sa soeur cadette décédée en 1813.


Il semblerait que, par ce changement des noms, Victor Hugo prépare la légende qui court toujours de Juliette Drouet accueillie et éduquée au couvent du Petit-Picpus (donc à celui des Bénédictines du Saint-Sacrement).

L'auteur du site est  incapable d’avoir un avis scientifique, mais, étant donné son origine universitaire, la version la plus plausible, en dépit des interrogations légitimes, semble être celle donnée sur le site du Professeur Naugrette.

Gurnet 11-2013 & 10-2020

(*) Mademoiselle Dieudé, Mère des Anges, est une des 5 soeurs mandatées par la Communauté pour l’achat des bâtiments en 1808, son nom figure toujours dans les actes notariés actuels retraçant l’origine de propriété du lieu.

“1816 - Sa tante (sœur de sa mère) Françoise Drouet, séparée de son mari, s’installe avec elle à Paris, 44 rue Saint-Louis. Sans doute après la naissance de sa fille Eugénie, née d’une liaison, Françoise Drouet place Juliette chez les dames de Sainte-Madeleine, dans le Quartier Latin, au couvent Saint-Michel.